• Le jour où ma vie a changé

    Cette fiction se déroule dans l'univers de JoJo's Bizarre Adventure, lors de la partie 1 Phantom Blood, et plus précisément, lors de l'épisode 1.

    CopyRight © : Misa Almana m'appartient, ainsi sa famille ; les personnages de JJBA (Jonathan et Georges Joestar, Erina Pendolton et Dio Brando) appartiennent à leur auteur respectif.

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    Personne n’a voulu me croire lorsque j’ai dit que quelque chose avait changé en moi. Aujourd’hui encore, personne ne me croit. Pourtant, je suis bel et bien différente d’avant. Certes, cela ne se voit pas physiquement, mais je suis bel et bien différente.

    Le début de cette histoire remonte à à peine un an. Je vivais dans un petit village tranquille. Une vie bien tranquille. Mais IL est arrivé au village. IL est arrivé comme une fleur. Et IL a anéanti tous mes efforts en à peine quelques jours. Des efforts que j’avais mis deux ans à construire.

    Comment on peut mettre deux ans pour construire des efforts ? C’est pourtant très simple à comprendre. Mais pour le comprendre, il va falloir parler de moi avant cette période …

    Je suis arrivée dans ce monde un jour d’hiver. Le jour de Noël pour être plus précise. J’étais une indésirée par ma mère. Il faut dire, dans son travail, tombée enceinte et/ou avoir des enfants est mal vu. Très mal vu même. Ma mère est allée voir mon père biologique, et lui a expliqué sa situation. Il a accepté de prendre soin de moi jusqu’à ce que je sois en âge d’aider ma mère dans son travail. Le travail de ma mère ? Péripatéticienne. Pas de chance pour moi de ce côté-là.

    J’ai vécu une dizaine d’années chez mon père, mais je ne l’ai jamais vu. C’était sa femme qui s’occupait de moi. Et puis, il m’a viré de chez lui du jour au lendemain. Alors je suis partie vivre avec ma mère. Mais elle refusait que je suive ses traces. Elle voulait que j’apprenne à me débrouiller seule. Alors elle m’a inscrite à l’école, malgré ses maigres revenus.

    Je suis donc allée à l’école. J’avais quelques connaissances grâce à ma mère « adoptive », ce qui m’a permis de me retrouver dans la même classe que les jeunes de mon âge. Cependant, je n’étais pas une élève modèle. Pas au niveau de mes résultats scolaires. C’était surtout mon comportement le problème. J’avais tendance à martyriser les autres. Physiquement et moralement. Et cela m’avait valu quelques problèmes avec ma mère, et l’admiration des garçons. Surtout que j’aimais ça, martyriser les plus faibles que moi.

    Un jour, un gosse de riche a rejoint l’école. Et personne ne le connaissait. Une cible facile en soi. Surtout qu’il aimait prendre la défense des jeunes filles que j’harcelais tous les jours. Alors j’ai décidé qu’il serait MA cible. MA cible rien qu’à moi.

    Tous les jours, je demandais à un garçon de la classe de me harceler. Enfin, de faire semblant de me harceler. Et le gosse de riche accourait tous les jours. Il ne demandait jamais rien en retour. Il s’en fichait d’être dans un sale état, tant que je n’avais rien et tant que j’allais bien.

    Le gosse de riche n’était pas dans ma classe. Alors il ne savait rien de moi. Et moi, rien de lui. Alors un jour, j’ai décidé de discuté avec lui.

    « Encore merci de m’avoir aidée … Je me demande bien si tous les garçons de l’école n’ont pas un problème avec moi … »

    Il ne me répondit pas. Peut-être était-ce dû au coup qu’il avait pris au visage. Je sortis un mouchoir et le lui tendit. Il le prit et se passa un coup sur le visage avec.

    « Tu devrais songer à t’endurcir tu sais. Avec tous les coups que tu prends. Tes parents ne s’inquiètent-ils pas quand ils te voient rentrer dans cet état tous les soirs ? »

    Toujours aucune réponse. Il me rendit mon mouchoir. J’en profitais pour mieux l’observer. Je remarquai quelque chose au sujet de ses cheveux. Quelque chose que je n’avais jamais remarqué, car ce n’était pas vraiment ma priorité. Il avait des cheveux bleus.

    J’insistai afin d’avoir une conversation avec lui.

    « Tu as des cheveux bleus. C’est rare par ici. Tu tiens cette couleur de ta mère ou de ton père ? »

    Cette fois-ci, il me regarda. La couleur de ses yeux me sauta elle-aussi au visage. Il avait les yeux bleus. Aussi bleus que ses cheveux. Et il me répondit :

    « Mon père a les cheveux bleus lui aussi. En revanche, je ne sais pas de quelle couleur étaient ceux de ma mère, elle est morte peu de temps après ma naissance. Et je ne cesserai jamais de venir au secours des jeunes femmes en danger, car tel est le devoir d’un gentleman ! »

    Et il me sourit. Au départ, je pensais qu’il était simplement fou et suicidaire, à toujours vouloir aider les jeunes filles, mais en fait, c’était pour lui un devoir que de le faire. Je sentais que j’allais bien prendre mon pied à le martyriser.

    « D’ailleurs, le code de la galanterie m’impose désormais de me présenter. Jonathan Joestar, fils de Georges Joestar. Et vous, comment vous appelez-vous mademoiselle ? »

    Ce garçon me sortait vraiment par les trous de nez. Mais je devais prendre sur moi. Un jour viendrait où je pourrais vraiment le haïr publiquement.

    « - Misa Almana, fille d’une pauvre femme sans le sou dont le nom a été oublié depuis longtemps. Et tu peux me tutoyer. On a le même âge. Même si ton « code de la galanterie » te l’impose.

    - Si tel est ton souhait, Miss Misa, je te tutoierai. Je vais te raccompagner chez toi. On ne sait jamais, des fois que ces mécréants attendent mon départ pour t’ennuyer à nouveau.

    - Oh d’accord, avec joie. »

    Il me tendit le bras, et je le pris sans rechigner. Autant jouer la faible fille sans défense jusqu’au bout. Nous traversâmes le village, et le jour commença à décliner lorsque nous arrivâmes chez moi. Au départ, je ne voulais pas le guider jusque chez moi, mais autant être dans mon rôle le plus possible. Je sentais qu’il ne se sentait pas dans son élément, dans la rue où je vivais. Alors je le rassurai :

    « - Tu n’as rien à craindre. On a beau dire du mal du coin, tant qu’on ne cherche pas les ennuis, on est tranquille. Il est temps pour toi de rentrer chez toi Jonathan, ton père risque de s’inquiéter. Et encore merci !

    - Si tu le dis … À demain, Miss Misa. »

    Et il baisa ma main, tel un gentleman baise la main d’une noble dame. Il partit ensuite par le chemin par lequel nous étions venus. Décidément, cette journée avait été riche en rebondissement.

    Je filais me laver, avant que ma mère ne rentre des courses. J’en profitai pour nettoyer le mouchoir. Et je repensai à la scène qui venait d’avoir lieu devant chez moi. Je trouvais ce jeune garçon charmant, et pourtant, j’avais envie de le détruire psychologiquement.

    Ma journée se termina comme toutes mes autres journées se terminaient : repas, vaisselle, devoirs et repos. Et cela en étant seule chez moi. Ma mère rentrait juste pour déposer les courses et filait travailler ensuite. Il était dur de faire le tapin à son âge. À part les clients fidèles, elle n’avait plus de succès. Elle se faisait vieille, et cela se voyait. Même si elle essayait de le cacher.

    Le lendemain était un dimanche. Je me levai, et comme d’habitude, ma mère n’était pas encore rentrée. Alors je prenais mon petit déjeuner seule. Et je ne préparais que le strict minimum : une seule part. Pain, chocolat et confiture. Et puis je sortais. Je passais rarement mes dimanches à la maison.

    Ma journée commença très mal : un garçon avait décidé de m’agresser. J’avais beau être une fille, je savais me défendre. Je remerciai intérieurement mon père d’avoir insisté pour que j’apprenne l’auto-défense. J’allais me mettre en garde lorsque Jonathan apparut devant moi. Il se prit un coup de poing en plein visage, sans pouvoir rien faire. L’autre garçon partit, déçu de ne pas avoir pu m’en coller une. Je m’agenouillai auprès de Jonathan, qui était étendu sur le sol, à demi conscient.

    « Jonathan, tu vas bien ? Dis-moi ce que je peux faire pour t’aider. »

    Il sourit brièvement, et il s’évanouit ensuite. Décidemment, ma journée commençait vraiment mal.

    Une calèche passa près de nous. Et s’arrêta un peu plus loin. Le cocher en descendit, et accourut vers nous. Il s’agenouilla lui aussi au-dessus de Jonathan.

    « -Monsieur Jonathan, qu’avez-vous encore fait ? Votre père va me tuer …

    - Excusez-moi d’interrompre vos pensées Monsieur, mais un jeune garçon s’en est pris à moi, et Jonathan m’a sauvé en prenant le coup qui m’était destiné. »

    Le cocher me fusilla du regard. Il devait penser du mal de moi, car à ses yeux, le simple fait que j’avais appelé Jonathan juste par son prénom était une insulte. Mais il n’en dit rien. Il prit Jonathan dans ses bras, le déposa dans la calèche, et m’invita même à y monter.

    J’étais tellement inquiète pour Jonathan que je ne pris pas la peine de regarder par où nous passions. J’aurais pu me débrouiller seule. Mais Jonathan avait décidé d’être à nouveau mon chevalier servant malgré moi. Il avait le nez ensanglanté. Je pensais qu’il devait être cassé. À force d’avoir pris des coups, il s’était finalement plus que blessé. J’essuyai délicatement son nez. J’avais peur d’aggraver son état, mais je ne voulais pas rester sans rien faire. J’étais vraiment plus que contradictoire depuis qu’il avait débarqué dans ma vie.

    La calèche s’arrêta. Le cocher m’ouvrit la porte et m’invita à descendre. Il referma ensuite brutalement la porte, et se mit à me hurler dessus :

    « Pourquoi Monsieur Jonathan s’occuperait de votre cas ? Vous n’êtes qu’une sale pouilleuse des bas-fonds du village, alors pourquoi ? »

    Je voulais lui casser le nez à lui aussi. Il était donc aussi insensible ? Il y avait Jonathan, presque agonisant dans la calèche, et il préférait me faire une leçon de morale en pleine campagne ? La porte de la calèche s’ouvrit brutalement, atterrissant directement dans le visage du cocher.

    « PARCE QUE JE SUIS UN GENTLEMAN PARDI ! Voilà pourquoi ! »

    Jonathan s’était réveillé. Je retins un fou rire. Il avait vraiment une sale tronche, et pourtant, il me défendait encore. Je le renvoyais à l’intérieur, et je remontais dans la calèche, non sans fusiller du regard le cocher. Ce dernier remonta à sa place, et nous repartîmes vers notre destination.

    Nous éclatâmes de rire. Lui grimaçait plus qu’autre chose, son nez lui faisant plus que mal. Ce fou rire ne s’arrêta que lorsque la calèche s’arrêta elle aussi. Nous étions finalement arrivés à destination.

    Jonathan, ignorant la douleur, ou tout du moins essayant de l’ignorer, descendit le premier, et, tel un gentleman, m’aida à descendre. Le cocher nous regardait toujours de travers, et j’en profitai pour lui tirer la langue.

    Un chien vint nous accueillir. Il sauta sur Jonathan, qui hurla lorsque ce dernier lui lécha le visage. Il avait beau jouer au dur, il était comme tout le monde : un être humain sensible. Je fis signe au chien de venir ver moi, afin qu’il laisse Jonathan tranquille. Il se releva, et nous nous dirigeâmes vers la maison.

    « Danny est très affectueux comme chien. Un peu trop même. »

    Je le regardai, étonnée. Il s’ouvrait d’un coup, à moi. Il le regrettera bien, le jour où je détruirai son monde.

    Le cocher nous avait devancés, et le père de Jonathan nous accueillit à bras ouvert. Il prit son fils dans ses bras, tel deux amis, et le félicita.

    « - Tu accours toujours au secours de ces gentes dames, fils. Tu sais que tu commences à ressembler à ton bon vieux père ?

    - Père, arrêtez, nous ne sommes pas seuls … »

    Son père me remarqua enfin. Il me tendit la main, et je la lui serrai.

    « -Excusez ma rudesse. Georges Joestar, père de Jonathan, que vous devez connaître.

    - Misa Almana, la raison qui fait que votre fils se retrouve toujours dans un sale état en rentrant chez vous.

    - Vous n’avez pas à vous excuser, Miss Almana. Je suis même fier qu’il prenne le parti de personnes telles que vous. Il faut faire comprendre à ses rudes gens qu’on ne peut pas importuner impunément les jeunes femmes ! »

    Je lui souris. Ça devait être de famille, être galant. J’en vins même à penser que c’était dans le fondement même de l’éducation des Joestar.

    Un médecin accourut, embarquant Jonathan pour l’examiner et le soigner. Je me retrouvai donc seule avec son père.

    Il y avait au milieu du hall d’entrée une grande statue. Elle représentait une femme portant un vase sur l’épaule. Elle était magnifique.

    « Il s’agit de la déesse protectrice de la famille Joestar. Cette statue est la fierté de la famille. »

    Je me retournai vers Georges. Il avait dû m’observer admirer la statue.

    Mon ventre criait famine quand le médecin revint. Il discuta avec Georges, à voix basse. Je pouvais entendre quelques bribes de leur dialogue. Globalement, ils parlaient de Jonathan, qui s’en sortait juste avec un nez cassé. Cela me rassurait.

    Une fois leur discussion terminée, Georges me rejoignît et m’invita à le suivre. C’est le moment que choisit mon estomac pour se manifester. L’horloge sonna midi au même moment.

    Il me guida vers une grande salle, où une table avait été dressée. Pour deux personnes seulement. Je me rappelais que je m’étais légèrement incrustée chez Jonathan. Georges fit signe qu’on ajoute un troisième couvert, et des domestiques s’exécutèrent.

    En tout homme galant qu’il était, Georges m’invita à m’asseoir à table. C’est le moment que Jonathan choisit pour arriver. Il dévisageait son père. Pas à cause des pansements. C’était comme si il était jaloux qu’un autre homme me porte de l’attention. C’était tellement attendrissant. J’en vins presque à oublier que je voulais l’anéantir psychologiquement.

    Une fois tout le monde installé à table, les domestiques apportèrent le repas. Ils nous servaient et remplissaient même les verres de vin. Georges et Jonathan mangeaient tranquillement, alors que je fixais intensément mon verre. À peine la douzaine d’années et je pouvais boire de l’alcool. Ma mère me tuerait si jamais elle l’apprenait. J’interpellais discrètement un domestique et lui demanda si je pouvais avoir de l’eau à la place du vin. Il acquiesça, non sans me regarder étrangement.

    Le repas se termina sans plus d’esbroufes. Je me levais de table, mais Georges m’interpella.

    « - Comment avez-vous trouvé le repas, Miss Almana ?

    - C’était bon. Je vous remercie de votre attention, Monsieur Joestar, mais je dois rentrer chez moi. Mes parents risquent de s’inquiéter de ne pas me voir rentrer.

    - Jonathan, raccompagne cette jeune demoiselle chez elle, veux-tu. Nous discuterons à ton retour. Au plaisir de vous revoir, Miss Almana. »

    Et Georges quitta la pièce, me laissant seule avec Jonathan. Il me prit par la main et me tira vers le hall d’entrée.

    « Menteuse, tu n’as rien à faire. »

    Il venait de découvrir que j’avais du mal à mentir de façon convenable.

    « - Et alors ? Ton père n’y a vu que du feu.

    - J’en doute fort. »

    Jonathan avait le visage fermé. Il avait quelque chose à me dire, mais seul à seule. Nous marchâmes pendant quelques minutes sans rien nous dire.

    Nous étions dans le jardin lorsqu’il décida de rompre le silence.

    « - Tu sais, je ne lui avais pas dit pour … ça. Tu sais, le fait que je te sauve en permanence. Et toi, tu as tout foutu en l’air, comme ça.

    - Écoute, je ne savais pas que tu ne lui avais rien dit. Il l’aurait su, un jour. On n’arrive pas à duper nos parents. Et si tu m’avais, je ne sais pas moi, briefée rapidement en douce, je n’aurais pas détruit ta vie. Bien, sur ce, il me semble que je doive te laisser. »

    Et je le plantai là, m’en allant en courant. Je courus jusque le village. Sans jamais m’arrêter. Et je pleurai.

    J’errai pendant toute l’après-midi dans le village, le regard perdu dans le vide. Je réalisai que je venais de détruire moi-même mes propres efforts. Tout cela à cause de Jonathan. Je me mis instantanément à le haïr du plus profond de mon âme. Je ferais tout pour le détruire. J’en fis ma nouvelle conviction personnelle.

    Ma journée se termina comme elle avait commencée : mal. Ma mère était déjà à la maison lorsque je rentrai. Et sans dire un mot, elle se planta devant, et me gifla. Puis elle repartit vaquer à ses occupations. Je filai dans ma chambre, sans dire un mot. Ma mère ne m’avait jamais giflée. C’était une première, et je me doutais que cela ne serait pas la dernière.

    Je m’allongeai sur mon lit, à plat ventre, et j’enfonçai ma tête dans mon oreiller. Et je me remis à pleurer. Et pas à cause de la gifle que je venais de recevoir. Finalement, mes larmes cessèrent, et je m’endormis.

    Le soleil me réveilla. Ce qui était plutôt rare. Surtout pour un lundi. Je me levai en hâte, et je fonçai à la cuisine. Un bol était sorti. Il était propre. Il y avait un message de ma mère. Chose plutôt étrange. « Pardonne-moi pour hier soir. Maman. » J’y versai du chocolat, que je bus en toute hâte. La cloche de l’église sonna huit heures. Je quittai la maison et filai vers l’école.

    La journée fut toute aussi banale que les autres, malgré ce qu’il m’était arrivé la veille. La seule chose qui pouvait sortir de l’ordinaire était la non-présence de Jonathan.

    -

    Deux mois s’étaient écoulés depuis ma dispute avec Jonathan. Je ne l’avais pas revu depuis, mais les garçons l’avaient parfois aperçu au bord de la rivière avec son chien. Les garçons avaient d’ailleurs arrêté de me harceler, vu que Jonathan ne venait plus à l’école. En bref, mon train-train quotidien avait repris.

    Je m’étais trouvée une nouvelle victime. Une fille. Erina Pendolton. Tous les jours, je demandais aux garçons de la charrier lorsque je me trouvais avec elle. Et parfois quand je n’étais pas avec elle.

    Un jour, on me rapporta que Jonathan était venu pour la sauver. Ce même jour, j’apprenais qu’un nouveau résidait chez les Joestar. Ce jour-là, je décidai qu’il était temps d’anéantir Jonathan Joestar.

    Le lendemain avait lieu un mini-tournoi de boxe. Et je savais que Jonathan y participait. J’avais demandé à son adversaire de salement l’amocher. Seulement, les choses ne se passèrent pas comme je l’avais souhaité.

    L’adversaire de Jonathan ne fut pas celui que je lui avais désigné. Ce fut un dénommé Dio Brando. Le nouveau résident des Joestar. Le combat entre ces deux-là fut court, mais très instructif pour moi. Dio avait littéralement écrasé Jonathan, non sans tricher. Mais personne ne l’avait remarqué. Personne, à part moi. Il fallait que je discute avec ce Dio. Je remarquai que, malgré le fait qu’ils vivaient sous le même toit, Dio n’aimait pas du tout Jonathan. Tout comme moi, il voulait le détruire psychologiquement.

    J’attendis qu’il quitte la troupe de groupies qui s’était approchée suite à sa victoire. Il prit la direction du manoir des Joestar. Il était hors de question qu’il rentre chez lui avant que j’ai pu lui parler. Je devais essayer de l’aborder. La question que je me posais était juste : comment. Je me mis à le suivre. Cependant, il avait dû me remarquer car il se mit à accélérer le pas. J’avais une soudaine envie de lui faire rencontrer mon meilleur ami. Mon poing. Mais c’était un garçon. Qui venait de démontrer sa force sur le ring. Même si j’étais une terreur, je savais que je ne ferais pas le poids face à lui. Physiquement parlant. Je devais donc compter sur ma féminité et surtout, sur de la chance. Chose que je n’avais pas vraiment depuis quelques heures.

    Je m’approchai de lui lorsqu’il se retourna brusquement. Si je n’avais pas fait attention, je lui aurais rentré dedans. Littéralement. Il me fixait intensément. Il avait l’air plutôt en colère. Après lui. Après moi.

    « Je peux savoir pourquoi tu me suis depuis tout à l’heure ? »

    Je m’étais donc faite griller depuis le début. Autant être directe dans ce cas.

    « Bon … Dio Brando c’est ça ? Je vais aller droit au but Dio : je veux Jonathan à mes pieds. Pas sur le plan sentimental. Je veux qu’il rampe à mes pieds, comme rampent les déchets qui vivent dans les égouts. »

    J’avais dû surprendre Dio avec mes paroles, car il fit les gros yeux l’espace d’un instant. Puis il se mit à rire. À gorge déployée.

    « - Tu me plais bien gamine. Tu désires la même chose que moi. C’est surprenant, de la part d’une gamine comme toi …

    - Écoute l’hurluberlu, de un, je ne suis pas une gamine, je dois avoir à peu près ton âge, et de deux, j’ai mes raisons. Peut-être qu’un jour, je te les donnerais, mais pour l’heure, je veux le voir descendre de son nuage.

    - Je vois. Et si tu n’es pas une gamine, comment dois-je t’appeler ? Tu me connais mais moi, je ne sais rien de toi.

    - Demande à tes sbires – si je peux appeler comme ça les mecs qui te suivent partout – de te parler de la Terreur. »

    Et je le plantai là. J’étais désormais sûre qu’il allait chercher à me reparler, histoire de bien planifier notre plan pour détruire mentalement Jonathan Joestar.

    Étonnamment, ma journée se termina de façon plutôt agréable. Personne ne vint m’ennuyer. Je pus même passer mes nerfs sur un pauvre clochard avant de rentrer chez moi.

    Avant de m’endormir, je repensai à ce qu’il venait de se passer. J’avais discuté avec Dio et j’avais tabassé un clochard. Deux choses qui étaient assez étranges tout en paraissant banales dans ma vie. Je savais que je changeais. Mais je ne me doutais pas encore de l’effet que ça aurait sur moi plus tard.

    -

    Quelques semaines s’étaient écoulées depuis ma première rencontre avec Dio Brando. On se voyait fréquemment, mais personne ne le savait. Les gens pourraient penser qu’on était deux amoureux. Sauf qu’on ne l’était pas. On se voyait juste pour discuter de notre plan d’anéantissement psychologique de Jonathan Joestar.

    Une nouvelle arriva à nos oreilles. Ce fut d’ailleurs le jour où nous fûmes découverts ensemble. Mais cela, on s’en fichait. La nouvelle était plus que mauvaise. Jonathan fréquentait une fille. Lui qui était abandonné par tous. Il fallait croire que quelqu’un tenait encore à lui. Et cette fille ne m’était pas inconnue. Miss Erina Pendolton. Je me retins de frapper le messager de cette mauvaise nouvelle, mais Dio avait vu l’impact de cette annonce sur moi. Et je pus remarquer qu’il était lui aussi perturbé par cette annonce plus que déplaisante. Il fallait qu’on y remédie. Et au plus vite. Dio eut une idée, mais ne m’en parla pas sur le moment. Et la façon dont j’allais apprendre son idée n’allait vraiment pas me plaire. Pourquoi ? Sur le moment, je ne compris pas pourquoi. Mais avec du recul, j’avais compris pourquoi je n’aimais pas cette idée.

    Son idée était très simple quand on y repense. Il attendit qu’Erina et Jonathan se séparent après l’une de leurs nombreuses journées qu’ils passaient ensemble. Il attendait derrière un arbre qu’elle passe devant lui, puis il l’approcha. Il lui parla, mais de là où j’étais, je n’entendis pas ce qu’il lui disait. Puis il l’embrassa. C’est à ce moment-là que je décidai de rentrer chez moi. J’avais les larmes aux yeux. Je ne savais pas pourquoi j’étais dans cet état-là, vu que c’était juste pour humilier Erina, afin qu’elle ne voit plus Jonathan. Mais j’étais dans cet état-là.

    Depuis ce moment, je ne cessais de repenser à Dio. Depuis, j’avais analysé les sentiments que j’avais ressentis lorsqu’il avait embrassé Erina. J’avais été surprise, et surtout, jalouse. Et je savais désormais pourquoi. J’étais tombée amoureuse de Dio. Et le fait qu’il hante nuit et jour mes pensées en était la plus grande preuve. Mais je ne voulais plus le voir. Plus jamais. Je lui en voulais. Il aurait dû me parler de son idée avant de la mettre à exécution. Je n’aurais pas réagi de cette façon s’il m’en avait parlé avant.

    Ma santé mentale déclina rapidement depuis ce jour. Je me mis à m’enfoncer dans les ténèbres de mon propre cœur. Plus personne ne me reconnaissait. La Terreur avait désormais un visage connu de tous. La Terreur commença même à faire des choses qu’elle n’aurait jamais faites avant. Elle se mit à être armée nuit et jour. Elle se mit à blesser des gens. Mentalement. Et physiquement. Elle avait désormais une arme de prédilection. Des couteaux. Qu’elle portait au niveau des cuisses. Donc sous sa jupe. La Terreur était devenue la pire des craintes des habitants du village sur lequel elle régnait. Et la seule raison d’être de la Terreur était Dio.

    -

    Sept années passèrent. La Terreur avait désormais dix-neuf ans. Et elle était devenue une tueuse accomplie. Le meurtre était devenu son quotidien. En plus de faire trembler de terreur son village. Le chemin qu’elle avait suivi était désormais noir, entaché de sang et de larmes. Et le chemin devant elle était plus qu’incertain. Seule une personne pouvait la faire changer de chemin.

    La scène qui se déroulait actuellement n’avait strictement aucun sens. J’étais là, à pleurer dans les bras de l’homme que j’aimais. Et accessoirement l’homme que je ne voulais plus jamais revoir. Comment en étais-je arrivée là ? Tout cela à cause de quelques mots.

    Quelques heures auparavant, la Terreur était sortie, comme d’habitude, pour trainer dans son « quartier ». Elle veillait à ce que tout se passe comme ELLE l’avait prévu. Et quand cela ne se passait pas comme prévu, elle tuait. La victime était souvent la cause du changement dans les plans de la Terreur. Mais cette fois-là, la victime ne fut pas tuée.

    Elle faisait sa ronde lorsqu’elle surprit une conversation plus qu’intéressante. En réalité, elle écouta cette conversation car un mot avait retenu son attention. Dio. Cette conversation parlait de la victoire de l’équipe de rugby de l’université locale, et que Dio avait mis le point gagnant. Sa colère monta aussitôt, mais elle n’en laissa rien paraître, et continua sa ronde. Sauf qu’IL se mit sur son chemin.

    Il ne l’avait pas reconnue. Mais elle savait qui il était. Il était tout ce qu’elle ne pouvait pas prévoir. Et c’était une raison plus que suffisante pour la Terreur que d’éliminer l’homme qui était la cause de tous ses maux personnels.

    Elle se mit à avoir une démarche de personne saoule. On ne faisait rarement attention aux gens qui avaient forcé sur l’alcool en journée. Elle s’approcha de lui, toujours avec sa démarche hasardeuse. Elle avait décidé qu’elle lui planterait un couteau en plein cœur. C’était comme un signe. Afin de lui faire comprendre ce qu’elle ressentait. Elle était juste à côté de lui. Elle allait prendre un couteau à sa cuisse lorsqu’une main lui attrapa la sienne. Il venait de lui prendre la main. Elle ne leva pas les yeux vers lui. Il ne devait pas voir son visage. Il approcha sa tête de son oreille, et lui murmura un mot. « Trouvée ! ». Un mot qui lui fit relever la tête et le regarder.

    Il la tira dans une ruelle où personne ne passait. D’ailleurs, personne ne les avait vus aller dans cette ruelle. Il la prit par le menton. Il l’observait. Elle, elle ne savait pas comment réagir. Frapper. Attendre. Elle ne savait plus quoi faire. Il l’avait totalement désarmée. Et elle était désemparée. C’est alors qu’il lui dit les quelques mots qui la firent craquer. Qui me firent craquer.

    J’étais là, blottie dans ses bras. Je ne voulais plus le quitter. Mais on avait tous les deux nos devoirs. Alors on se fit une promesse. Une promesse éternelle. Celle de se retrouver une fois que nous en aurions terminé avec nos propres devoirs.

    -

    C’est à cette même époque que Jack l’Éventreur serait apparu. C’est à cette même époque que le fléau des Joestar aurait frappé. Mais tout cela, et bien … C’est une autre histoire.


  • Commentaires

    1
    Samedi 16 Avril 2016 à 19:52

    Salut, je viens de découvrir ton blog bien sympa d'ailleurs et je me permets de poster un commentaire pour te donner mon avis sur ton texte. Je trouve que c'est difficile d'entrer dans la tête de ton personnage (sa voix est très distante et c'est difficile de la cerner et surtout de la comprendre) ainsi, je ne sais pas l'histoire pour moi ne semble pas faire sens. La fin n'est pas très crédible. C'est dommage parce que tu écris sans fautes (ce qui est si rare et si agréable) et que je pense que tu as des bons personnages, juste qu'ils manquent de crédibilité, qu'ils soient plus étoffés et puis il y a des éléments qui sortent un peu de nulle part (comme la mère qui gifle sa fille et après s'excuse, pourquoi Jonathan ne vient plus à l'école ?)...

    Bon je suis consciente que ce n'est pas très positif mais j'espère au moins que c'est constructif et que ça t'aidera ; en tout cas, bonne continuation !

    Bonne soirée, 

      • Samedi 16 Avril 2016 à 20:49

        Heya !

        Pour ce one-shot, tous les personnages (à part Misa) sont définis par le cadre de l'épisode 1 de l'anime, cadre dans lequel j'insère cet écrit. Donc il est difficile d'exploiter quelque chose qui est déjà peu exploité par défaut. Et puis, sans mentir, j'avais peur que cela dépasse le cadre one-shot, sachant qu'en plus, c’est posté sur un blog, donc cela serait plus long à lire, et donc les gens pourraient décrocher ... Et je ne voulais pas m’embarrasser avec de nombreux personnages, donc je pense que j'ai fait exprès de peu les développer. Histoire courte et rapide quoi. Mais bon, il faut croire que y'a eu quelques ratés ...
        J'ai une fâcheuse tendance à écrire à point d'heure. Donc quand mon cerveau est fatigué (ne cherche pas à savoir pourquoi j'ai de l'inspiration quand je suis out ...). Après, comme je l'ai dit, les choses ont été posés dans un cadre déjà existant. Je ne justifie pas tous mes choix narratifs avec ces mots, mais quand on regarde que l'anime est en lui-même une grosse ellipse temporelle, il est difficile de ne pas faire pareil sur une petite fiction.

        Ta critique a été constructive. Très constructive même. Un commentaire négatif peut parfois déprimer, mais s'il est bien justifié, cela ne peut être que bénéfique (à mon humble avis). Je te remercie d'avoir porté à mes yeux ton avis. Bonne continuation à toi aussi !

        Bonne soirée :'D

      • Dimanche 17 Avril 2016 à 12:09

        Hello, eh bien je te dirais qu'en tant qu'auteur tu n'as pas à justifier tes choix. Pour te dire, le fait que le cadre n'ait pas été décrit, ça ne me dérange pas du tout, en tant que lecteur, mais c'est surtout les personnages en fait. Et puis, je pense que justement, même si (ou peut être que) tes personnages existent déjà, je pense que le plus important c'est de bien les planter et ton personnage qui parle de nous mettre dans sa tête donc aussi son coeur, on ne fait pas que voir par ces yeux (et surtout qu'on s'y attache pour de multiples raisons et que ça prenne n'importe quelle forme) (parler un peu plus de ce qu'elle ressent comme quand elle tombe amoureuse de Dio, c'est aussi un moyen, ça tombe un peu du ciel pour le lecteur, sinon) et bien la longueur ne sera pas un problème. 

        C'est dans le cas où ton personnage est très distant de lui-même et où ça a un peu de mal à faire sens que ça va plutôt être dur de continuer. Vu que tu as fait le choix d'avoir peu de personnages, ça paraît particulièrement importants qu'il soit bien ficelés, non ? 

        Si ça peut t'être utile, c'est un grand plaisir, et c'est vrai que si personne nous dit ce qu'il pense de nos textes, c'est difficile d'avancer parfois,

        Bon courage et bonne journée,

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