• Je suis là, à attendre que quelque chose se passe. Je viens de voir mon monde s’écrouler en un instant. Mes amis ne sont plus là. Littéralement plus là. Je suis désormais seule, face à une personne. Personne avec laquelle je refuse d’être seule. Cette personne veut ma mort. Je me demande encore comment on en est arrivé là. Comment on en est arrivé à tout cela. Mais je refuse de disparaître moi-aussi. Je refuse tout ce que l’autre veut m’offrir. Je n’en ai rien à faire, de dominer le monde ou d’asservir les êtres vivants. Tout ce qui m’importe, c’est de retrouver mes amis. Mais l’autre ne veut rien savoir. Je dois faire un choix. Un choix qui bouleversera le court du temps. Qui bouleversera ma vie. Alors je choisis. Je choisis de repartir à zéro. Parce que je ne veux pas que cette situation m’arrive à nouveau. Mais je ne choisis pas de faire repartir ma vie à zéro non. Je choisis de repartir au moment où j’ai rencontré le premier de mes amis. Il y avait des choses que je regrettais d’avoir dites, d’avoir faites, et je voulais m’en excuser. Mais là, j’ai le choix de pouvoir les éviter, alors je choisis de les éviter. Enfin d’essayer.

    -

    Il pleut. C’est normal, c’est la saison du printemps. Et j’ai le malheur de me retrouver dans une région où il pleut abondamment au printemps. Je cherche un endroit où m’abriter, le temps que ça se calme un peu. On entend des gens crier. Je tourne la tête à droite, en direction des cris. Un jeune homme se fait tabasser. Svelte, cheveux bruns et courts en épi sur la tête. Je le connais. C’est normal, j’ai choisi de revivre ma vie et de la changer, à partir de cette scène. Il s’agit de mon futur meilleur ami. Et même si je ne le connaissais pas, je n’aurais pas pu m’empêcher d’aller le secourir. Je suis comme cela. À courir aider la veuve et l’orphelin. Alors je cours sous la pluie l’aider. Les personnes qui le tabassent sont assez fortes. Mais je sais me défendre. Je m’interpose, en évitant quelques coups de poing et de pied. J’en profite d’ailleurs pour placer quelques coups aux agresseurs. Voyant qu’ils ne font pas le poids face à moi, ils s’enfuient. Je me retourne pour aider mon futur meilleur ami à se relever. Mais il refuse mon aide. Il n’a pas besoin de l’aide d’une femme, qu’il dit. Il gérait la situation, qu’il dit. Alors je lui fais remarquer qu’il serait mort sous leurs coups si personne ne l’avait aidé. Femme ou pas femme. Mais il ne veut rien entendre. J’aurais pu insister, mais je ne l’ai pas fait. Je venais de corriger ma première erreur. Avant qu’il ne me plante là, je lui demande son nom. Je le connaissais. Mais je devais faire comme si je ne le connaissais pas. Lloyd.

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    On avait une sale manie. On s’amusait souvent à se disputer pour savoir qui ferait le repas du soir, qui ferait la vaisselle. Tout le monde se moquait de nous dans la rue, mais on s’en foutait. C’était notre routine. Je me demande encore si ce n’était pas parce qu’on avait des sentiments au-delà de l’amitié l’un pour l’autre …

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    Deux jours après l’avoir sauvé, je croise Lloyd dans un magasin de vêtements. Vêtements pour femmes, qui plus est. Cela m’intrigue, alors je décide de le prendre en filature. Il venait de voler des t-shirts et un pantalon. Je me pose tout de même la question. Pourquoi ? Il marche tranquillement. Enfin, il essaye. Pour ne pas se faire remarquer. Après plus d’une demi-heure à tourner dans la ville, il s’arrête devant une maison. Et passe les habits par la fenêtre. Ce n’était pas pour lui, mais pour la jeune femme qui venait de les lui prendre et de le remercier. La première fois, je n’avais pas été l’aborder après avoir vu cela. Mais comme je choisissais de revenir sur mes erreurs, je décidais d’aller l’accoster. Au moment même où il m’a vu, il a fui. Et comme je suis têtue comme une mule, je l’ai suivi.

    -

    On était pareil, lui et moi. On fonçait toujours tête baissée dans le tas. On devait aimer le danger plus que tout au monde. Et s’il n’y avait pas eu les autres, je pense qu’on ne serait déjà plus de ce monde, lui et moi.

    -

    Il percute une des grosses brutes qui le tabassait deux jours plus tôt. Et la brute n’a pas l’air d’aimer. Je pense qu’elle ne doit pas aimer grand-chose, si elle tape sur tout ce qui la dérange. Lloyd, mis à terre par sa « rencontre », essaie de se relever. Pour filer de là, je pense. Mais comme je suis un preux chevalier de la veuve et l’orphelin, je vais à sa rescousse. Encore une fois. J’intercepte le premier coup de la brute épaisse. Un coup de poing. Je me le prends en plein ventre. Il était destiné à la tête de Lloyd, qui se trouvait au niveau de mon ventre, vu qu’il était à moitié assis par terre. Sauf que quelque chose ne va pas. Mais alors pas du tout. Je sens que quelque chose m’est rentré dans le ventre. Et ça me fait mal. Je regarde mes mains. Elles sont rouges. Et la brute, reprenant son poing, tient un couteau.

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    Je t’ai toujours considérée comme ma grande sœur. On avait beau avoir des origines similaires, tu étais ma sœur. Même si nous n’avions aucun lien de sang.

    -

    Le sang coule à flot. Si la brute épaisse n’avait pas eu son couteau, je l’aurais mise KO sans aucun problème. Mais il y a ce couteau. Sorti je ne sais d’où. Comme par magie. Et dire que la magie est quelque chose de réservé aux Elfes. Et aux Demi-Elfes. La brute s’en va, comme si rien ne s’était passé. Comme si je n’avais pas été poignardée en plein ventre. Tous les gens qui passent près de Lloyd et moi font comme si nous n’existions pas. Lloyd appelle à l’aide pour moi. Je suis trop choquée par ce qu’il vient de m’arriver pour ouvrir la bouche. Mais personne ne lui répond. Je sens mes forces me quitter. J’ai perdu beaucoup de sang. La flaque sous moi peut en témoigner. C’est alors qu’une main se pose sur mon épaule gauche. Je pensais que c’était Lloyd, mais il était en face de moi. Je tourne la tête vers la personne à qui appartient cette main. C’est celle d’une jeune femme aux cheveux blancs et aux oreilles légèrement pointues. Sans rien dire, elle retire mes mains de ma blessure, et y pose les sienne. Un flot de chaleur circule en moi, depuis ma blessure. Cette femme connaissait les arts magiques de guérison, et elle venait de me sauver la vie. Cependant, ma perte de sang fait que je ne tiens plus debout, et que je peine à rester éveillée. J’ai le temps de voir Lloyd me rattraper avant de tomber dans les pommes.

    -

    Tu étais toujours là pour nous. Dans les bons quand dans les mauvais moments. On t’en a fait voir de toutes les couleurs. Mais tu es toujours restée avec nous.

    -

    La première chose qui me frappe à mon réveil, c’est l’état de ma situation. Si j’avais décidé de ne pas accoster Lloyd, je l’aurais trouvé près d’un ruisseau, proche de la mort. C’était comme ça que j’avais rencontré cette jeune femme la première fois. Mais maintenant, les rôles étaient inversés. C’était ma presque mort qui avait forcé cette rencontre. Elle est aux petits soins. Elle veille à ce que ma guérison se passe pour le mieux. Elle m’aide à me redresser, pour mieux m’examiner. J’en profite pour chercher Lloyd du regard. Il dort dans un lit, à ma gauche. Lui aussi se retrouve avec quelques bandages. Il a dû en profiter pour faire soigner ses blessures d’il y a deux jours. Je connais son nom, mais je ne peux pas le dire. Je dois faire comme si elle m’était totalement inconnue. Elle voit que je veux la remercier. Elle a dû apprendre à déchiffrer les émotions des gens. Elle me donne son nom. Raine. Lloyd profite de ce moment pour se réveiller, et la remercier à son tour. Elle nous demande de rester chez elle encore quelques temps, le temps que je me remette entièrement. Lloyd refuse, mais je lui rappelle qu’il a désormais une énorme dette envers moi. Il est donc forcé de rester à mon chevet. Chose dont je vais plus que profiter. On parle. De nous. De rien. Comme si on était amis depuis des années, et qu’on ne s’était pas vu depuis longtemps. Et Raine veille sur nous, telle une grande sœur veillant sur ses petits frères et sœurs. Mais la grosse brute n’était pas d’humeur à laisser cet instant « douceur » durer. Elle fracassa la porte d’entrée de la petite maison de Raine, mettant à terre cette dernière, qui avait eu la malchance de se trouver trop près de la porte à ce moment précis. Lloyd, déterminé à en finir avec la brute épaisse, se place entre elle et moi. Sauf que j’ai un énorme mauvais pressentiment. Cela ne s’était pas passé comme ça la première fois. La brute, je ne l’avais jamais revue après le jour où j’ai rencontré Lloyd. Et pour enfoncer le clou « mauvais pressentiment », elle n’est pas seule. Elle a deux camarades. Et ils sont tous armés de couteaux. Autant dire que cela va finir en bain de sang.

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    Je n’ai jamais eu peur de te perdre. C’était toi qui avais peur de nous perdre. Tu t’accrochais à nous, car tu n’avais plus que nous. Mais c’était toi qui nous servais de racine, Raine.

    -

    Raine ne savait pas se battre, à cette époque. Et Lloyd et moi, on l’a très vite compris, quand on a vu sa réaction à la vue des couteaux pointées sur elle. Alors on s’est jeté sur les trois assaillants. De toute façon, c’était eux ou nous. Le vacarme a causé un rassemblement devant la maison. J’entends des gens lancer des paris, pour savoir quelle équipe les gens soutenaient. C’était surtout un divertissement d’une rare intensité. Jamais une telle bagarre n’avait éclatée. C’était ce que je pouvais entendre. Quand je n’entendais pas ma petite voix intérieure, qui me disait de faire attention à mes arrières, à mes côtés. Je me surprends même à sourire. Je m’amuse. Je ne le cache pas vraiment. Et cela déplaît à la grosse brute, qui se met à vouloir me défier en un contre un. Et comme je m’amuse, j’accepte. Cela stoppe même l’affrontement entre Lloyd et les deux autres. Aucun mot. Seuls nos corps parlent pour nous. Il est armé. Pas moi. Mais je ne le considère pas comme avantagé pour autant. Il me laisse le premier coup. Galanterie ou stratégie, je n’en sais rien. Mais je saute sur l’occasion. Je refuse de lui laisser le premier sang. Je suis comme ça. Belliqueuse dans l’âme. Je m’élance, avec la ferme intention de lui coller un uppercut du droit. Échec. Je retente. Nouvel échec. Rien ne se passe comme je le veux. C’est comme si il lit en moi. Comme si il sait tout à l’avance. Je ne peux même pas feinter. Alors que lui, il le peut. Je me sens désemparée. Si je perds, c’est la mort assurée pour moi, mais aussi pour Raine et Lloyd. Donc je me défends comme je le peux. Je me fatigue à force d’esquiver. Je récolte des éraflures. Alors que lui n’a rien. Et ne semble même pas fatigué. Ce qui m’enrage. Et ma rage, je refuse de la laisser éclater. Elle serait trop destructrice, si elle venait à éclater. Je retente un uppercut. J’essuie encore un échec. Alors je cède. Il pense avoir gagné. Il s’élance, couteau en avant. Dans l’intention de me poignarder en plein cœur. Mais je cède à ma rage. Il ne me voit plus. Je suis derrière lui. Je me suis déplacée bien trop vite pour lui. Il se retourne, pour me faire face. Tend son couteau en avant, pour se défendre. Je le désarme. Il n’a encore rien vu venir. Et il se prend mon poing gauche en pleine tête. Je lui ai brisé le nez, avec ce coup. Il s’effondre en se tenant le nez. Il pisse le sang. Mais je ne veux pas m’arrêter là. Il doit mourir, me souffle ma rage. Mourir pour tout ce qu’il m’a fait. Tout ce qu’il a fait à mes amis. Mais une main sur mon épaule m’en empêche. Raine me retient. Je lui donne le couteau, et je sors de la maison. Je me mets à courir. Je veux m’éloigner d’eux. Mais ils me suivent. Parce que ce sont mes amis.

    -

    Je peux le jurer, il n’y avait pas deux personnes comme lui. Un homme aussi gentil que lui. Et surtout, aussi dragueur que lui. J’avais le droit à des avances tous les jours. Mais comme il n’était pas mon genre, je les refusais toutes.

    -

    Tout le monde dans la rue le connait. Mais pas nous. Raine, Lloyd et moi, on se balade tous les trois en ville. La grosse brute est derrière les barreaux. On se sent tranquille. Alors on en profite. Lloyd a voulu savoir ce qu’il m’était arrivé pendant mon combat. Au départ, je ne voulais rien lui dire. Mais il a insisté. Alors je lui ai tout dit. Et à Raine aussi. J’avais peur de les perdre, mais ils sont restés. Alors je me fais la promesse de tout leur dire. Plus de secret. Tout le monde nous reconnaît dans la rue. Mais on ne s’attarde pas. La Garde est à nos trousses. Pour grabuge. Donc on surveille nos arrières. Mais on ne s’attendait pas du tout à se faire attraper par un soldat pareil. Il était en civil. C’est pourquoi on avait relâché notre surveillance. Et la façon dont il nous a abordés aussi n’était pas commode. Il s’est approché de moi, en beau jeune homme aux longs cheveux roses, avec une fleur aussi rose que ses cheveux à la main. Il s’est mis à me draguer en public. Lloyd et Raine se sont littéralement tordus de rire devant cette scène, qui m’agaçait au plus haut point. Je lui colle une gifle monumentale. Je me suis dit qu’il s’en irait, suite à cet échec. Mais non. Il a insisté de plus belle. J’ai deux solutions pour qu’il me lâche vraiment. Lui montrer que j’étais déjà avec quelqu’un, ou accepter ses avances. Sauf que je n’avais personne, et je ne voulais pas de lui. Enfin, j’avais peut être quelqu’un, mais je n’étais pas vraiment sûre que lui veuille de moi. Mais comme je suis là pour changer le passé, je me dis alors que si je ne tente pas, je ne saurais jamais la vérité sur lui et moi. Je regarde l’inconnu droit dans les yeux, me détourne de lui, et file embrasser Lloyd. Ce dernier est plus que surpris. Mais je sens ses mains se poser sur ma taille. Et ce n’est pas pour me repousser. Bien au contraire, il m’attire à lui, et en profite pour me rendre mon baiser. L’inconnu se met alors à rire, nous décontenançant. C’est alors qu’il dévoile son jeu. On se retrouve alors tous les trois encerclés par la Garde, l’inconnu étant le Lieutenant du bataillon nous encerclant. On se retrouve donc en prison. Tous les trois dans la même cellule. Juste en face de celle de la grosse brute et ses deux acolytes.

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    Je t’en ai voulu. Toujours voulu. De nous avoir trahis sans rien nous dire. Tu nous avais vendu pour sauver ta peau. Et tu ne nous as jamais expliqué pourquoi.

    -

    On ne s’attendait vraiment pas à ça. Pas à se retrouver dehors aussi vite. Et surtout, aussi libres. La seule contrainte qu’on avait, c’était de supporter le Lieutenant. À notre départ, la grosse brute nous a glissé un petit « Courage … ». Pourquoi ce petit mot ? Parce qu’il savait, tout simplement. Le Lieutenant s’est tout de même présenté. Zélos. Et comme il voyait que Lloyd le surveillait de très près lorsqu’il m’approchait, il cessa ses avances. Enfin avec moi. Ce fut Raine qui croula sous les avances. Sauf qu’elle avait l’air d’apprécier. Et je savais pourquoi. Elle me l’avait avoué, avant de mourir. Elle était tombée amoureuse de Zélos à force de l’entendre faire ses avances. On a décidé de voyager dans tout le pays. Tous les quatre. Comme une bande de joyeux copains. Copains sans le sou. On fait une halte dans une ville, on aide les habitants, ils nous remercient, et on repart plus riche qu’avant. Sauf que la dernière halte ne se passe pas comme les autres. On se trouve dans un petit village, habité principalement par des Elfes. Et tout ce qui n’est pas Elfe pur les répugne. C’est pourquoi ils nous demandent de rester très peu de temps dans leur village. Mais Dame Nature a décidé de leur mettre des bâtons dans les roues. La terre se met à trembler peu de temps après qu’ils nous aient expliqué qu’on n’était pas vraiment les bienvenus. Ils nous reportent la faute. Mais on s’en fiche. On les aide à s’en sortir. La plupart refuse notre aide. Surtout l’Ancien. Sauf qu’au moment même où il accepte, une épée le transperce de part en part. Je regarde alors qui l’a transpercé. Je regarde le propriétaire de la main qui tient l’épée. Et je n’en crois pas mes yeux. L’homme auquel on avait accordé notre confiance, celui-là même qui nous avait accordé notre liberté, venait de nous trahir. Parce que c’était sa mission. Zélos hurla un mot dans une langue que je ne connaissais pas, et des personnes apparurent. On se retrouve alors à nouveau aux arrêts. Pour un crime qu’aucun de nous trois n’a commis.

    -

    Raine t’en a voulu. Tu lui as brisé le cœur. Personne ne peut la calmer. Pas même nous, ses amis. Parce qu’elle te réclame Zélos. Parce qu’elle est ta moitié.

    -

    La prison dans laquelle on se retrouve n’est pas banale. Elle est magique. On est dans des cellules séparées, même si on est dans la même pièce. Raine pleure énormément. Et Lloyd et moi, on essaye de la réconforter. En vain. Elle ne mange plus, boit à peine, et ne dort même plus. Elle se laisse dépérir. Le cœur brisé. Et Zélos qui ne vient même pas nous voir. Qui ne nous donne aucune explication. Et moi, je suis là, sans rien pouvoir faire. En fait, je peux faire quelque chose. Parce que je sais qui se cache réellement derrière cette mascarade. Mais cela impliquerait aussi que je doive faire un énorme sacrifice. Le sacrifice de ma vie. Cette décision m’appartient. À moi, et à moi seulement. Et comme je ne désire que le bonheur de mes amis, je prends cette décision. Ma rage bouillonne en moi. Et ce, depuis la trahison de Zélos. Et je la laisse guider mes gestes. La porte magique de ma prison explose. Parce que moi aussi, je maitrise la magie. Je passe devant les cellules de Lloyd et Raine. Tous deux me regardent, surpris. Ils ne s’y attendaient pas. J’ouvre leur cellule. Ils me rejoignent en silence. Ils savent que ce que je fais, je le fais pour eux. Et qu’ils me soutiendront. On marche dans les couloirs, sans personne pour nous stopper. C’est alors qu’on arrive dans une grande salle. Une salle banale. De format rond. Et haute de plafond. Un homme est agenouillé devant un autre. Je reconnais celui qui est à genoux. C’est Zélos. Et l’autre aussi, je le reconnais. C’est le chef de toute cette mascarade. C’est mon autre moi, comme j’aimais l’appeler. Mon frère. Mon sang ne fait qu’un tour. Je m’élance vers mon frère. Raine et Lloyd n’ont même pas le temps de me stopper, et Zélos n’ose à peine bouger pour m’arrêter. Une épée apparaît dans ma main gauche. Elle transperce mon frère en plein cœur. Il me sourit. Une douleur à la poitrine m’élance. Je n’avais pas vu son épée. Je ne l’avais pas vu la dégainer, et la pointer droit sur mon cœur. Il rend son dernier souffle. Libérant Zélos de son emprise. Je sens la vie quitter mon corps. Ma vie. J’entends les cris, les pleurs de mes amis. J’entends des excuses. Des phrases. Des mots. Et les ténèbres viennent me chercher.

    -

    J’ai pu voir ce que mes choix nouveaux auraient comme effet sur ma vie. Sur la vie de mes amis aussi. On m’a donné une nouvelle chance. Chance que je désire ardemment. L’épée est là, sur le sol. L’Épée Originelle me tend les bras. Je pourrais choisir ma famille. J’ai choisi mes amis. L’épée à la main, je me rue sur l’autre. Je lui transperce le cœur. J’ai beau détester mon frère, je ne peux m’empêcher de pleurer. Il me murmure un « Merci et bonne chance … » à l’oreille. Et il s’en va lui aussi.

    -

    J’ai choisi mes amis. Je ne regrette pas mon choix. Il est lourd à porter, mais c’est mon fardeau. Et j’ai décidé de le porter avec fierté. Pour mon frère. Ma nouvelle vie me tend les bras, et c’est avec grande joie que je la rejoins.

    -

    Je me sens bien. J’ai chaud. J’avais eu si froid lorsque l’épée de mon frère m’a transpercé en plein cœur. Je suis au paradis. Enfin c’est ce que je pense. J’entends des voix. Qui me semblent familières. Je sens quelque chose tomber sur mon bras. De l’eau. J’entends quelqu’un pleurer. Pleurer au-dessus de moi. J’ouvre les yeux. La personne qui pleure demande à quelqu’un d’aller chercher l’infirmière. J’essaye de me lever. Cette personne m’aide à m’asseoir sur le lit dans le lequel je me trouve. Elle pose ses mains sur mon visage, m’obligeant à la regarder. Le regarder. Lloyd m’embrasse. J’aperçois Zélos revenir en courant, Raine sur ses talons. Tous deux sourissent. Et s’éclipsent discrètement. Pour me laisser seule avec celui que j’aime. L’homme que j’aime. Il a beaucoup à me dire, mais j’ai désormais tout mon temps. Plus rien ne m’empêche désormais de vivre au jour le jour. De vivre en suivant mon cœur.


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  • Bienvenue à toi, personne qui lit ceci.

    Un mois a coulé depuis la dernière mise à jour. Et pourtant, j'ai écrit. Peu de choses certes, mais j'ai écris. Entre EklaBugs et sa sur-inspiration, et une inspiration soudaine, j'écris. D'ailleurs, Un nouveau départ a été publié. Il s'agit du one shot que j'ai écrit sur Tales of Symphonia, dont je vous parlais dans la Mise à jour du 16 Avril 2016.
    En parlant d'EklaBugs, mon article supplémentaire paraîtra le 1er Juin à 00h01, tout en sachant que le principal sera en ligne le 29 Mai 2016 à 23h59 sur mon blog principal. J'avais envie de fêter les un an de mon petit bébé (enfin du petit bébé de Mrs Swadloon, Queen Paramount et moi-même) comme il se doit.
    J'ai finalement remis mon nez dans Liés par le Sang. Félicitez-moi, car ça va envoyer du lourd pour les prochains chapitres !

    Bonne lecture et bon voyage aux pays des rêves !


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